L’édito du mois de novembre

La TOUSSAINT et la prière pour les DÉFUNTS

La solennité de la TOUSSAINT est la fête des saints qui adorent Dieu dans l’éternité bienheureuse. Ils sont issus de nos familles, de nos contrées, de nos villages, de nos villes, et ils ont laissé leur empreinte bien réparable ou plus discrète dans l’histoire. Ils sont auprès de Dieu dans la gloire du ciel. Ste Thérèse de Lisieux nous dit que « rien ne nous assure que les saints officiellement reconnus par l’Eglise, canonisés, soient les plus grands. » Ils appartiennent à cette « foule immense que nul ne pouvait dénombrer » dont il est question au livre de l’Apocalypse qui clôt le Nouveau Testament.

 

Baignés de lumière dans leur union au Christ ressuscité, et remplis d’allégresse dans leur contemplation de la Très Sainte Trinité, en eux ne demeure plus que la charité, qui les rend attentifs aux besoins de ceux qui sont encore sur la terre. Ils nous précèdent dans la Maison du Père et intercèdent sans cesse pour nous. Ste Thérèse affirmait également avant de rendre son dernier souffle : « Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre. »

 

N’hésitons pas à nous faire des amis au ciel, parmi les saints et bienheureux connus et reconnus, et parmi ceux qui le sont moins officiellement ou pas encore comme le Père Michel Guérin, 1er curé de PONTMAIN. Nous avons sûrement des affinités avec certains, par notre désir de leur ressembler, par les points communs entre leur vie et la nôtre. Lorsqu’une relation d’amitié s’établie avec telle ou telle figure de sainteté et nous, ne dit-on pas que c’est elle qui nous choisit ? Leur fréquentation nous rapproche du Christ de qui découle la grâce du salut offert pour tous les hommes de tous les temps. Ils sont comme les amis du roi du ciel, particulièrement bien placés pour nous guider vers Lui. Et n’oublions pas que Le Seigneur Jésus veut ensemencer nos âmes de sa grâce et de sa sainteté !

 

Réfléchissons à notre vie personnelle, à notre vie en famille, à notre vie scolaire, étudiante, professionnelle et sociale, à notre vie en Eglise ! La sainteté est un appel universel, personne ne peut dire qu’il en est exclu. «  Dieu ne nous demande pas d’être arrivés  mais de reprendre sans cesse la marche : la sainteté est en projet », disait Saint Bernard de Clairvaux. La sainteté est un appel à grandir dans la foi et la fidélité à Jésus Christ, même en cas d’adversité. Pensons à nos frères et sœurs chrétiens persécutés.

La prière pour les DEFUNTS est présente dans la liturgie de l’Eglise tout au long de l’année, en particulier lors de la célébration de la messe. Et nous prions tout spécialement pour eux le 2 NOVEMBRE. Toutefois, dès la TOUSSAINT, nous faisons mémoire d’eux, puisqu’il est plus facile de se rendre à l’église et au cimetière un jour chômé.

 

Nous sommes tous touchés et même parfois profondément bouleversés par des évènements de deuil, sachant que l’histoire de chaque personne et de chaque famille est différente. Et parfois nous entendons dire : « Personne n’est jamais revenus de l’au-delà ! » Certains s’interrogent : « Sommes-nous des vivants mortels, et rien de plus ? » La foi chrétienne reconnaît bien sûr que nous sommes mortels, mais elle nous conduit plus loin, en quelque sorte. Elle nous fait prendre conscience que malgré notre finitude, nous sommes appelés à la Vie éternelle.

 

Qu’est-ce donc qui permet une telle espérance ? Ce qui la fonde, n’est-ce pas la foi en Celui qui est ressuscité au matin de Pâques ? Il s’est montré vivant à de multiples reprises pendant quarante jours, selon les Apôtres. Jésus-Christ de tout son être — corps, âme et esprit — est entré définitivement dans la condition glorieuse. Il a vaincu la mort, elle était une impasse et une déchéance, elle est devenue un passage, une pâque vers la plénitude de la Vie en Dieu. A l’heure du grand passage, au moment du jugement particulier, le Seigneur nous demandera : « Qu’en est-il de l’amour vrai et solide dans ta vie ? »  Dieu veut nous établir pour toujours dans une communion de vie avec Jésus-Christ dès le monde présent et jusqu’au-delà de la mort. Oui, vraiment, c’est sa puissance d’amour qui a terrassé le péché et la mort, et c’est elle qui est capable de nous dégager de leur emprise pour qu’enfin nous vivions avec Lui et en Lui, libres et sauvés, pour toujours.

 

Si nos chers disparus que l’Eglise appelle « les âmes du purgatoire », ne peuvent plus rien pour eux-mêmes, nous pouvons leur venir en aide, divers moyens existent : notre prière, la pratique de la charité, notre conversion quotidienne à l’Evangile, la célébration de la messe qui actualise le sacrifice pascal du Christ vécu une fois pour toutes pour le salut de tous les vivants et défunts. Sachons aussi que pour leur part, nos défunts nous aident par leur prière.

 

Père Jean-Marie VERON