Vivre la communion fraternelle
La communion fraternelle et la fraternité sont des termes très proches. Et en cette période pré-électorale en France, il y aurait de quoi réfléchir au troisième volet de la devise républicaine « Liberté, égalité, fraternité ». On pourrait parler du vivre ensemble, ce qui n’est pas anodin dans notre société très marquée par l’individualisme et le communautarisme.
La communion fraternelle, c’est une nécessité.
Regardons du côté de la vie et à la vitalité de l’Eglise. La communion fraternelle est nécessaire. Ce n’est pas une option, c’est une composante fondamentale. Dans notre Nouveau Testament, le livre des Actes des Apôtres en fait clairement mention. Il évoque la communauté chrétienne naissante aux lendemains de la Pentecôte en précisant quelles en sont les caractéristiques majeures : « Ils étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières » (Ac 2, 42). Ce qui est désigné par la fraction du pain, c’est l’Eucharistie. Dans notre paroisse Notre Dame de Pontmain, comment vivons-nous la communion fraternelle ?
Le 20 décembre dernier, des jeunes parents me disaient combien ils apprécient la messe des familles le premier dimanche du mois à Landivy. Ils y ressentent la joie, il y trouvent l’accueil chaleureux, ils participent à une assemblée plus unie, ils apprécient les chants et l’accompagnement. Ils ont aussi souligné l’importance du verre de l’amitié. Eh bien ! Ce qu’ils apprécient nous encourage à poursuivre ; cela nous engage en même temps à développer la communion fraternelle lors de chaque assemblée dominicale, quelle que soit le l’église où nous nous trouvons. Le baptême nous unit par la foi à Jésus-Christ, il nous constitue membres vivants d’un même Corps, son Eglise.
La communion fraternelle, c’est un esprit de famille.
Le 17 janvier de cette nouvelle année 2017, nous étions au déjeuner servi au Centre Pastoral du Sanctuaire à Pontmain. Il y avait des prêtres et des chrétiens laïcs. Et parmi les prêtres, l’un portait son habit blanc de religieux, un autre sa soutane noire, un autre sa soutane blanche. Et mon voisin de table, riche de son expérience d’Oblat de Marie Immaculée missionnaire en Afrique, me dit d’un air amusé : « Dans l’Eglise, il y a des ethnies ». Cela montrait que la diversité ne gêne en rien, bien au contraire, dès lors que la communion fraternelle existe. C’est alors qu’un esprit de famille nous porte et que la joie est au rendez-vous pour tous. Gardons au cœur la parole vivante de Jésus disant à ses disciples au cours de son dernier repas avec eux, après leur avoir lavé les pieds : « A ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous vous aimez les uns les autres » (Jean 13, 35).
La communion fraternelle irrigue la vie de l’Eglise, autrement l’arbre en telle ou telle de ses branches se dessèche. Et la première cellule de l’Eglise, c’est la famille. Au cœur de la famille, à sa base, il y a le couple qui a vocation à vivre la communion dans la différence. Vous pourrez lire dans ce bulletin des articles comme « Mon conjoint n’a pas une minute pour moi », ou « Après l’orage, reconstruire son couple ». Portons dans notre prière les couples que nous connaissons, et d’une façon particulière ceux qui envisagent de se marier à l’Eglise bientôt.
La communion fraternelle, c’est une conscience communautaire.
Voici quelques mots du Cardinal Jean-Pierre RICARD l’après-midi du 17 janvier. Je le cite dans son homélie : « Rien n’est plus un obstacle à la mission que des communautés chrétiennes froides, anonymes, où chacun vient pour nourrir son jardin intérieur et ne s’intéresse pas aux autres. Dieu nous a donné des frères à aimer, à servir, à aider, éventuellement à soutenir. Dieu nous confie les uns aux autres. C’est nous tous ensemble qu’il envoie pour être les témoins de son amour. Il nous faut grandir dans un esprit fraternel et une solidarité communautaire. »
Père Jean-Marie VERON