Des quatre chapelles fougerollaises, celle de Saint-Joseph est la plus récente bien que plus que centenaire, puisque la première pierre fut posée en 1891.
Elle est désignée sous l’appellation de » Saint -Joseph-de-la-Garde « .
La chapelle a été édifiée par les soins de Henri Chevallier, recteur de la paroisse, en l’an 1891. Elle conserve la dépouille mortelle de ce prêtre, qui mourut en janvier 1915, à l’âge de 80 ans.
Pourquoi Saint-Joseph? Henri Chevallier a indiqué qu’il voulait ouvrir un lieu de prières aux familles chrétiennes, et ce, au siècle où le culte à Saint Joseph s’est développé. La Vierge, Saint-Joseph et l’Enfant ont d’ailleurs la place principale dans la statuaire de l’édifice. L’implantation de la chapelle en ce lieu visait donc 3 buts :
– Conserver la mémoire d’un prêtre qui avait desservi la paroisse pendant plus de 30 ans (il avait laissé le souvenir d’un prêtre aisé, – il avait fait élever cette chapelle à ses frais – il avait fait le pèlerinage à Jérusalem et il menait une vie bourgeoise, dans la simplicité et la discrétion).
– Affirmer la présence visible du christianisme dans la campagne en créant un lieu de prières
– Honorer les familles de la paroisse en dédiant la chapelle à Saint-Joseph protecteur des familles et en leur permettant ici un recours.
La première pierre fut bénite par Mr Pierrel, doyen de Landivy. Mais l’implantation de la chapelle donna lieu à une manifestation de plus grande ampleur : le 3 juillet 1902, Mgr Cléret, évêque de Laval, à Fougerolles à l’occasion de la Confirmation, se rendit sur les lieux. Il bénit la chapelle, la statue de Saint-Joseph et la cloche du campanile. La cérémonie attira une foule évaluée à 3000 personnes composée de Fougerollais et d’habitants des communes voisines. C’est en 1915 que le curé fondateur, dont les portraits peints ont été conservés dans la chapelle, fut enterré en ce lieu comme prévu. La chapelle devint propriété du diocèse.
Comme l’édifice était solidement construit, et, de plus, récent, il traversa une grande partie du XXè siècle sans encombres. Mais malgré les soins que les voisins lui apportèrent, il se délabrait peu à peu, souffrant notamment de l’humidité de l’atmosphère
Un siècle après sa construction, la rénovation de la chapelle semblait s’imposer. Rappelons que cette chapelle est propriété du diocèse qui par ailleurs avait un lourd patrimoine à entretenir.
C’est alors qu’une association, fut créée par un groupe de Fougerollais soucieux du patrimoine local. Un article du quotidien Ouest-France (12-5-1987) consacra quelques colonnes à l’entreprise, posa le problème du délabrement de la chapelle et présenta l’Association pour la restauration de la chapelle Saint-Joseph », afin de susciter les dons. Sur le terrain les membres de l’association firent courageusement du porte-à-porte pour collecter les fonds nécessaires à cette rénovation : 14 équipes de 2 personnes chacune proposèrent aux Fougerollais une carte postale figurant la chapelle. Une souscription fut donc ouverte. 600 foyers de la commune (presque la totalité des foyers) et indépendamment des croyances religieuses, semble-t-il, répondirent à l’appel. Plus de 30 000 F, valeur 1987, furent recueillis. Il y eut un don de 10 000 F. Pour le reste le bénévolat fonctionna et offrit ses services dans les différents corps de métiers. Il y eut donc dans cette entreprise une solidarité et une entraide matérielle remarquables.
Le culte à Saint-Joseph en sa chapelle a été pratiqué autrefois par les Fougerollais. Le 19 mars, jour de la Saint-Joseph, donnait lieu à une célébration. La rénovation récente de la chapelle a entraîné la reprise d’une cérémonie ce jour-là jusque dans les années 80.
La chapelle de Saint-Joseph, a aussi été une étape pour les processions des Rogations en mai-juin de chaque année. Ce lieu avait pour avantage d’être peu éloigné de l’église paroissiale. On pouvait donc y conduire les processions, pour « les biens de la terre ». Elles étaient suivies par les agriculteurs, notamment les années où les données climatiques étaient catastrophiques : sécheresse ou excès de pluie qui empêchaient le ramassage des foins dans de bonnes conditions.