En France, 4 258 adultes baptisés à Pâques 2018
Ils reçoivent les trois « sacrements de l’initiation », baptême, confirmation, eucharistie pendant la Veillée Pascale dans leur paroisse. En Mayenne, ils sont dix, 9 adultes et une jeune.
Voici le témoignage de Céline : « Maman solo depuis 3 ans, enseignante, je suis de nature plutôt discrète. J’essaie de dépasser ma crainte de me dévoiler et d’aller vers l’autre. Il va sans dire que les rencontres j’ai pu faire dans le cadre du Catéchuménat m’ont dépoussiérée ! Issue de familles de tradition catholique, mes parents ne sont pas imprégnés d’une ferveur vivante, je n’ai donc pas été baptisée enfant. Bien sûr, le Seigneur est toujours auprès de chacun mais à bien y réfléchir, Sa présence s’est manifestée à maintes reprises dans ma vie avant que je ne sache L’accueillir dignement : les Noëls placés sous le Signe de l’Enfant Jésus, les cierges allumés et les prières laissées dans les églises de passage.
À l’adolescence, je me renseigne même de la démarche pour obtenir le baptême. Mais la période annoncée de Catéchuménat a eu raison d’un vœu encore insuffisamment éprouvé. La vie telle que nous la vivons pour la plupart a fait son œuvre et a assoupi mon désir de Dieu. La place laissée à Dieu s’est tristement limitée aux messes des baptêmes, mariages et enterrements. Et puis, « mes planètes » se sont alignées : les épreuves de la vie ; mon arrivée dans l’enseignement catholique ; des rencontres, plus particulièrement une. J’ai trouvé le chemin de la messe dominicale et, dans la Parole de Dieu, le cœur de ce en quoi j’ai toujours cru. Après mûre réflexion, cette découverte m’a décidée à m’engager sur la voie du baptême avec conviction. Une démarche intime, privée, solitaire. Le 20 juin 2016, me voilà en train de « fouiner » sur le site du diocèse de Laval pour mettre en marche mon projet. J’y trouve une adresse mail pour contacter le service du Catéchuménat et je lui adresse, d’un filet de voix, une demande de renseignements. Un certain « Guy » me rappelle le jour-même. Sans savoir que ce serait avec d’autres, l’artisan de mon parcours, je rencontre Guy, non sans une certaine retenue, dans la même semaine.
Nous discutons, faisons brièvement connaissance. Je lui raconte mon parcours et, sans me brusquer, en me mettant à l’aise, il m’explique les différents aspects de cette aventure. « Céline, il faut que tu te sentes libre », voilà ce que j’ai retenu de cette entrevue. Nous convenons de nous recontacter en septembre. À la rentrée, mon désir est intact. Je rencontre Don Pierre-Antoine, le prêtre de ma paroisse, et une équipe se propose de m’accompagner. J’ai la chance de rencontrer Isabelle, Marguerite, Brigitte et Irénée pour m’aider à cheminer. Les premiers regroupements sont cruels pour la timide que je suis. Mais, dès le départ, et pour donner de la valeur à ma démarche, je n’ai pas cherché à me ménager. Puis passées les premières réticences, nos rencontres, tous les quinze jours sont devenues passionnantes.
Mon cheminement est très personnel et a d’abord été introspectif. C’est d’abord en moi que Dieu se trouve et que je le cherche. Mon parcours est fait de lectures, d’écoutes d’homélies, de temps de réflexion, de temps de prière, de temps de questionnement et d’échanges. Il est ponctué
- par l’entrée en Catéchuménat le 21 mai 2017 au cours de laquelle j’ai choisi de frapper, au sens propre comme au sens figuré, à la porte de la maison des chrétiens,
- par l’envoi, en janvier 2018, de la lettre adressée à l’évêque pour lui demander à recevoir les sacrements de l’initiation chrétienne (Baptême, 1ère des Communions et Confirmation).
Depuis, tout va très vite, l’appel décisif de l’évêque le 18 février 2018 reconnaissant la foi des catéchumènes suffisamment mûre pour être accueillis au sein de l’Église, les scrutins sur trois dimanches consécutifs, temps de purification et de conversion, la messe chrismale… Autant d’étapes qui rythment le cheminement et nous aident à avancer dans la joie jusqu’au baptême. J’ai compris que croire en Jésus le Christ, toute seule, dans son coin, n’est pas suffisant. Il faut le suivre ! Dans l’expression pleine de cette foi, il est impossible de faire l’économie de se faire baptiser. Comme de participer à la vie de cette grande famille chrétienne. Comme le dit Isabelle : « Un chrétien isolé est un chrétien en danger ! » Partageons donc !
Aujourd’hui, Dieu m’apaise, il apaise aussi ma relation aux autres. Il rend le monde plus fraternel à mes yeux, plus doux à mon cœur. L’aigreur se dissipe. J’accueille Dieu comme mon Père et, comme un père, il veille sur moi. Je réussis désormais, dans le tumulte du quotidien, à discerner et apprécier les joies qu’il met sur mon chemin. J’apprends aussi à attendre pour le meilleur à venir. Pour ce qui me tient le plus à cœur, il a déjà réalisé des miracles. Et quand mon cœur s’enrhume, quand mon esprit s’embrume, il est là comme un phare. Il est ce à quoi je me réfère pour passer le cap. Ma foi n’est pas fluctuante car je ne la lie pas à ce qui m’arrive de bien ou de mal. Le temps de Dieu n’est pas le temps des Hommes. Je lie ma foi à sa promesse d’un temps, d’un quelque part où tout se fera selon sa volonté. »