3ème dimanche de Carême
Dans les jours et les semaines à venir, nombre d’entre nous serons légitimement empêchés de participer à la messe dominicale. C’est pourquoi, Aleteia se mobilise pour vous proposer, avec le concours de la revue Magnificat, de sanctifier ce 3e dimanche de Carême, par une célébration de la Parole de Dieu.
Mode d’emploi pour sanctifier ce dimanche
- Si l’on est seul, il est préférable de lire simplement les lectures et les oraisons de la messe de ce dimanche dans un missel.
- Cette célébration requiert au moins deux personnes présentes.
- Elle est particulièrement adaptée dans un cadre familial, amical ou de voisinage.
- Des voisins et des amis peuvent s’y joindre, mais on veillera alors à respecter les consignes pour éviter les risques de contagion.
- On place le nombre de chaises nécessaires devant un coin prière, en respectant la distance d’un mètre entre chacune.
- Une simple croix, ou un crucifix, doit figurer en arrière-plan.
- On allume une ou plusieurs bougies.
- On désigne la personne qui va conduire la prière (dans l’ordre de priorité : un diacre, un laïc institué (Lecteur, etc.), le père ou la mère de famille.
- On désigne des lecteurs pour les lectures.
- On veillera à préparer à l’avance la Prière universelle et à désigner la personne qui va la dire.
- On peut préparer des chants appropriés.
Célébration de la Parole de Dieu
« Le Seigneur est-il au milieu de nous, oui ou non ? »
Tous sont assis. Le Conducteur de la célébration prend la parole :
Frères et sœurs,
Ce matin, en ce 3e dimanche de Carême, des circonstances exceptionnelles nous empêchent de participer à la célébration de l’Eucharistie.
Néanmoins, nous savons bien que lorsque nous nous réunissons en son Nom, le Christ Jésus est présent au milieu de nous.
Et nous nous souvenons que lorsqu’on lit l’Écriture en Église, c’est le Verbe de Dieu lui-même qui nous parle.
Sa parole est alors nourriture pour notre vie.
C’est pourquoi nous allons ensemble, en communion avec toute l’Église, nous mettre à l’écoute de cette Parole.
Au cours de cette célébration,
nous prierons spécialement pour que cesse l’épidémie qui menace le monde,
pour les personnes malades et celles qui sont décédées,
pour leurs amis et leurs familles,
et pour tous ceux qui œuvrent au service des autres en luttant contre ce fléau.
Maintenant, nous nous préparons à ouvrir nos cœurs, en faisant silence.
Après un vrai temps de silence, tous lèvent et se signent en disant :
Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Amen.
Le Conducteur poursuit :
Pour nous préparer à accueillir la parole de Dieu et pour qu’elle nous transforme, nous nous reconnaissons pécheurs.
On dit ensuite le rite pénitentiel. Par exemple :
Seigneur, accorde-nous ton pardon.
Nous avons péché contre toi.
Montre-nous ta miséricorde.
Et nous serons sauvés.
Que Dieu tout-puissant nous fasse miséricorde ;
qu’il nous pardonne nos péchés et nous conduira à la vie éternelle.
Amen.
On dit ou on chante :
Seigneur, prends pitié.
Seigneur, prends pitié.
Ô Christ, prends pitié
Ô Christ, prends pitié
Seigneur, prends pitié.
Seigneur, prends pitié.
Le Conducteur dit l’oraison :
Tu es la source de toute bonté, Seigneur, et toute miséricorde vient de toi ;
tu nous as dit comment guérir du péché par le jeûne, la prière et le partage ;
écoute l’aveu de notre faiblesse : nous avons conscience de nos fautes, patiemment, relève-nous avec amour.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur.
Amen.
On prend les lectures de ce 3e dimanche de Carême.
Celui qui est chargé de faire la première lecture reste debout pendant que les autres s’assoient.
Lecture du livre de l’Exode (17, 3-7)
En ces jours-là, dans le désert, le peuple, manquant d’eau, souffrit de la soif. Il récrimina contre Moïse et dit : « Pourquoi nous as-tu fait monter d’Égypte ? Était-ce pour nous faire mourir de soif avec nos fils et nos troupeaux ? » Moïse cria vers le Seigneur : « Que vais-je faire de ce peuple ? Encore un peu, et ils me lapideront ! » Le Seigneur dit à Moïse : « Passe devant le peuple, emmène avec toi plusieurs des anciens d’Israël, prends en main le bâton avec lequel tu as frappé le Nil, et va ! Moi, je serai là, devant toi, sur le rocher du mont Horeb. Tu frapperas le rocher, il en sortira de l’eau, et le peuple boira ! » Et Moïse fit ainsi sous les yeux des anciens d’Israël.
Il donna à ce lieu le nom de Massa (c’est-à-dire : Épreuve) et Mériba (c’est-à-dire : Querelle), parce que les fils d’Israël avaient cherché querelle au Seigneur, et parce qu’ils l’avaient mis à l’épreuve, en disant : « Le Seigneur est-il au milieu de nous, oui ou non ? »
Parole du Seigneur.
Nous rendons grâce à Dieu.
Celui qui fait la lecture du psaume se met debout, les autres restent assis.
Psaume 94
Venez, crions de joie pour le Seigneur,
acclamons notre Rocher, notre salut !
Allons jusqu’à lui en rendant grâce,
par nos hymnes de fête acclamons-le !
Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous,
adorons le Seigneur qui nous a faits.
Oui, il est notre Dieu ;
nous sommes le peuple qu’il conduit.
Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ?
« Ne fermez pas votre cœur comme au désert,
où vos pères m’ont tenté et provoqué,
et pourtant ils avaient vu mon exploit. »
Celui qui est chargé de faire la deuxième lecture se met debout pendant que les autres restent assis.
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains (5, 1-2.5-8)
Frères, nous qui sommes devenus justes par la foi, nous voici en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, lui qui nous a donné, par la foi, l’accès à cette grâce dans laquelle nous sommes établis ; et nous mettons notre fierté dans l’espérance d’avoir part à la gloire de Dieu. Et l’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. Alors que nous n’étions encore capables de rien, le Christ, au temps fixé par Dieu, est mort pour les impies que nous étions. Accepter de mourir pour un homme juste, c’est déjà difficile ; peut-être quelqu’un s’exposerait-il à mourir pour un homme de bien. Or, la preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous, alors que nous étions encore pécheurs.
Parole du Seigneur.
Nous rendons grâce à Dieu.
Tous se lèvent au moment où l’on dit ou chante l’acclamation de l’Évangile.
Gloire au Christ, Sagesse éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur.
Tu es vraiment le Sauveur du monde, Seigneur !
Donne-moi de l’eau vive : que je n’aie plus soif.
Gloire au Christ, Sagesse éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur.
L’Évangile, cependant, n’est pas proclamé, mais simplement lu. Celui qui en fait la lecture se contente de dire, avec sobriété :
De l’Évangile de Jésus Christ selon saint Jean. (4, 5-42)
En ce temps-là, Jésus arriva à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph. Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s’était donc assis près de la source. C’était la sixième heure, environ midi. Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. » – En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter des provisions. La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » – En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains. Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. » Elle lui dit : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond. D’où as-tu donc cette eau vive ? Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? » Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ; mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. » La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. » Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. » La femme répliqua : « Je n’ai pas de mari. » Jésus reprit : « Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari : des maris, tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari ; là, tu dis vrai. » La femme lui dit : « Seigneur, je vois que tu es un prophète !… Eh bien ! Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. » Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. » La femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. » Jésus lui dit : « Je le suis, moi qui te parle. »
À ce moment-là, ses disciples arrivèrent ; ils étaient surpris de le voir parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui dit : « Que cherches-tu ? » ou bien : « Pourquoi parles-tu avec elle ? »
La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens : « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? » Ils sortirent de la ville, et ils se dirigeaient vers lui.
Entre-temps, les disciples l’appelaient : « Rabbi, viens manger. » Mais il répondit : « Pour moi, j’ai de quoi manger : c’est une nourriture que vous ne connaissez pas. » Les disciples se disaient entre eux : « Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? » Jésus leur dit : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. Ne dites-vous pas : “Encore quatre mois et ce sera la moisson” ? Et moi, je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs déjà dorés pour la moisson. Dès maintenant, le moissonneur reçoit son salaire : il récolte du fruit pour la vie éternelle, si bien que le semeur se réjouit en même temps que le moissonneur. Il est bien vrai, le dicton : “L’un sème, l’autre moissonne.” Je vous ai envoyés moissonner ce qui ne vous a coûté aucun effort ; d’autres ont fait l’effort, et vous en avez bénéficié. »
Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause de la parole de la femme qui rendait ce témoignage : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait. »
Lorsqu’ils arrivèrent auprès de lui, ils l’invitèrent à demeurer chez eux. Il y demeura deux jours. Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de sa parole à lui, et ils disaient à la femme : « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons : nous-mêmes, nous l’avons entendu, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. »
Aucune acclamation ne conclut la lecture et tous s’assoient.
On garde le silence pour la méditation personnelle et silencieuse.
Puis tous professent la foi de l’Église en disant le symbole des apôtres :
Je crois en un seul Dieu, le Père tout puissant,
créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible,
Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ,
le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles :
Il est Dieu, né de Dieu,
lumière, née de la lumière,
vrai Dieu, né du vrai Dieu
Engendré non pas créé,
de même nature que le Père ;
et par lui tout a été fait.
Pour nous les hommes, et pour notre salut,
il descendit du ciel;
Par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme.
Crucifié pour nous sous Ponce Pilate,
Il souffrit sa passion et fut mis au tombeau.
Il ressuscita le troisième jour,
conformément aux Écritures, et il monta au ciel;
il est assis à la droite du Père.
Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts
et son règne n’aura pas de fin.
Je crois en l’Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie;
il procède du Père et du Fils.
Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire;
il a parlé par les prophètes.
Je crois en l’Église, une, sainte, catholique et apostolique.
Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés.
J’attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir. Amen.
Tous restent debout et on fait la prière universelle, telle qu’elle a été préparée.
À la fin, le Conducteur, introduit à la prière dominicale :
Unis dans l’Esprit et dans la communion de l’Église,
nous osons prier comme le Seigneur Jésus lui-même
nous l’a enseigné :
On dit ou on chante le Notre Père :
Notre Père…
Et on enchaîne immédiatement :
Car c’est à toi…
Puis le Conducteur invite au partage de la paix :
Nous venons d’unir notre voix
à celle du Seigneur Jésus pour prier le Père.
Nous sommes fils dans le Fils.
Dans la charité qui nous unit les uns aux autres,
renouvelés par la parole de Dieu,
nous pouvons échanger un geste de paix,
signe de la communion
que nous recevons du Seigneur.
Tous échangent alors une salutation de paix à distance, par exemple en s’inclinant profondément les uns vers les autres tour à tour ; ou bien, en famille, en s’envoyant un baiser avec deux doigts sur les lèvres.
On s’assied.
Communion spirituelle
Le Conducteur dit :
Quand nous ne pouvons pas recevoir la communion sacramentelle à la messe,
le pape saint Jean-Paul II nous invite à pratiquer la communion spirituelle,
appelée aussi “communion de désir”.
Le Concile de Trente nous rappelle que celle-ci “consiste dans un ardent désir de se nourrir du Pain céleste, avec une foi vive qui agit par la charité
et qui nous rend participants des fruits et des grâces du Sacrement”.
La valeur de notre communion spirituelle repose donc sur notre foi en la présence du Christ dans l’eucharistie comme source de vie, d’amour et d’unité, et sur notre désir d’y communier.
Dans cet esprit, je vous invite maintenant à vous asseoir, à incliner votre tête, à fermer les yeux et à vous recueillir.
Silence
Au plus profond de notre cœur,
laissons monter en nous le désir ardent de nous unir à Jésus,
dans la communion sacramentelle,
et de faire vivre ensuite son amour dans nos vies,
en aimant les autres comme il nous a aimés.
On reste en silence pendant 5 minutes pour un cœur à cœur avec le Christ Jésus
On chante un cantique d’action de grâce.
On se met debout.
Le Conducteur dit, au nom de tous, la formule de bénédiction :
Par l’intercession de saint N. [patron de la communauté de paroisses ou de la paroisse],
de tous les saints et saintes de Dieu,
Que le Dieu de la persévérance et du courage
nous donne de manifester par toute notre vie
l’Esprit d’amour du Christ Jésus.
Ainsi, d’un même cœur et d’une même voix,
nous rendrons gloire à Dieu,
le Père de notre Seigneur Jésus Christ,
pour les siècles des siècles !
Amen.
On peut clore la célébration en chantant une antienne ou un cantique à la bienheureuse vierge Marie.
Pour continuer de sanctifier ce dimanche, il sera bon de renouer avec la vénérable tradition des vêpres dominicales en célébrant, vers la fin de l’après-midi, la Prière du soir du jour, que l’on pourra retrouver sur le site de MAGNIFICAT
Pour les prochains dimanches et la Semaine Sainte, nous vous proposerons des formules de plus en plus riches, afin vous aider à continuer de célébrer, malgré tout, les temps forts de notre vie chrétienne, pour la gloire de Dieu et le salut du monde.
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