L’Eglise, pour nous, c’est souvent la paroisse et le clocher au pied duquel on se retrouve à certaines occasions de la vie. Ce sont des communautés bien humaines. Et donc bien imparfaites…
La chapelle aux murs moussus.
Un jour, un jeune homme vient chez un ermite et lui dit :
— Je suis déçu de ma paroisse et je cherche une communauté parfaite …
Le vieillard le conduisit vers les murailles de sa vieille chapelle et l’interrogea :
— Que vois-tu, jeune homme sur les vieux murs ?
— De la mousse et surtout de mauvaises herbes, répondit le jeune garçon surpris.
— Tu vois, continua l’ermite. Dieu habite pourtant cet édifice ! Il en est ainsi de ta paroisse. Elle ne peut être ni pure ni parfaite car elle est faite d’humains. Toi aussi , tu es un humain, et même si un jour tu découvres la paroisse parfaite, elle ne le sera plus dès l’instant où tu y entreras…
« La paroisse est morte »
Monsieur le Curé vient de s’approcher du micro , l’air sombre : « Mes frères, je dois vous annoncer une nouvelle bien triste : notre paroisse est morte…Vous vous êtes souvent plaints de ce qu’elle ne soit pas très vivante. Eh bien , maintenant, elle est décédée… Je vous invite tout de même à faire une dernière visite à notre chère défunte à l’issue de l’office… »
Brouhaha dans les chaises…
Une fois le dernier cantique chanté, les paroissiens se rangent respectueusement à la file pour l’ultime hommage à la défunte qui repose dans son cercueil au bas de la nef. Pour découvrir aussi ce visage dont les traits n’ont pas tellement marqué la plupart des paroissiens : « Dites, chuchote –t-on, comment elle était faite…? »
Mais voici que chacun de ceux qui se penchent à leur tour sur la bière pour contempler le visage de la chère disparue, a un brusque haut-le-corps et se retire bouleversé !
Qu’y a-t-il donc de si étrange ?
Lorsqu’arrive mon tour je me penche sur le cercueil, et, ô surprise, un visage me saute aux yeux : le mien, un visage aux yeux écarquillés… Le fond de la bière était un miroir !
La paroisse ? C’est moi, et personne d’autre.
La paroisse, c’est moi ! Et personne d’autre…
Source : Jean Vernette , « Paraboles pour aujourd’hui » Ed. Droguet et Ardant
« L’Église est toujours en retard ! »
« l’Église ne comprend rien ! »
« L’Église est faite de croulants vieillis ! »
Et si « L’Église », c’était moi ?