Un entraînement spirituel
Le Carême n’est-il pas une sorte de vieille rengaine déconnectée de la vie actuelle ? N’y-a-t-il plus que des gens âgés à s’en préoccuper ? Le Carême, est-ce que ça fait encore sens dans la société d’ aujourd’hui ?
Le Carême ? Les médias ont vite fait de balayer le sujet ou bien ils ne l’abordent carrément pas. Et les chrétiens eux-mêmes, qu’en disent-ils ? Chacun peut s’interroger : Que dirais-je à quelqu’un de ma propre famille sur le sens du Carême ? Que dirais-je un ami musulman sur la manière dont je m’engage à vivre le Carême ?
Pour quoi ? Pour qui ?
Pourquoi se priver ? Pourquoi prier ? Pourquoi partager ? Pour quoi ? Pour qui ?Le Carême, 40 jours d’entrainement ! 5 semaines avec le Christ au désert avant la Semaine Sainte. Il s’agit de se préparer aux fêtes pascales dans la joie d’un cœur purifié. La célébration du Triduum pascal de la passion, mort et résurrection du Christ, est le sommet de l’année liturgique.
La période 40 jours de conversion du Carême débute le mercredi des Cendres, cette année c’est le 6 mars. Et l’objectif, c’est Pâques. « Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né » (2 Co 5,17).
Mener le combat spirituel.
« Abandonnons l’égoïsme, le regard centré sur nous-mêmes et tournons-nous vers la Pâque de Jésus : faisons-nous proches de nos frères et sœurs en difficulté en partageant avec eux nos biens spirituels et matériels. Ainsi, en accueillant dans le concret de notre vie la victoire du Christ sur le péché et sur la mort, nous attirerons également sur la création sa force transformante », écrit le pape François.
Pour ce temps du Carême, l’Église offre aux chrétiens trois moyens concrets en vue de se garder disponibles envers Dieu et les autres : la prière, le jeûne et l’aumône (le partage).
Le jeûne ne peut pas être réduit à une question de santé, pour la « détox », ou quelque chose d’ésotérique. C’est beaucoup plus que cela. Il s’agit d’une privation substantielle de nourriture selon l’âge et les forces de chaque personne, en réservant un temps notable à la prière. Le jeûne est demandé le mercredi des Cendres et le vendredi Saint. Jeûner, c’est poser un geste concret contre la logique de « posséder toujours davantage ».
« Jeûner, c’est-à-dire apprendre à changer d’attitude à l’égard des autres et des créatures : de la tentation de tout “dévorer” pour assouvir notre cupidité, à la capacité de souffrir par amour, laquelle est capable de combler le vide de notre cœur.
Prier afin de savoir renoncer à l’idolâtrie et à l’autosuffisance de notre moi, et reconnaître qu’on a besoin du Seigneur et de sa miséricorde.
Pratiquer l’aumône pour se libérer de la sottise de vivre en accumulant toute chose pour soi dans l’illusion de s’assurer un avenir qui ne nous appartient pas », écrit encore le pape François dans son message de Carême 2019.
Relier le Carême à la protection de la Création.
Dans le Carême, il y a une démarche personnelle de conversion individuelle (se tourner vers) et un mouvement collectif de l’ensemble des chrétiens en vue de l’édification du Corps du Christ qui est l’Église. Et c’est en Église que nous pourrons vivre le repas « bol de riz » fixé au vendredi 29 mars à 19 h 30. Il aura lieu dans les salles paroissiales à Landivy.
Le thème de cette action de Carême sera la protection de la Création. Il s’agira de prendre davantage conscience de l’impact de l’action humaine sur l’environnement. L’esprit du Carême, c’est aussi de retrouver, par le jeûne, la prière et l’aumône, des relations harmonieuses entre l’homme et ce qui l’entoure, loin de toute « exploitation » et de tout « désir de bien-être excessif ».
Des collégiens de 6° et de 5° animeront cette soirée paroissiale de partage, avec des supports vidéos et quelques jeux participatifs. Les dons recueillis seront affectés au Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement CCFD—Terre solidaire. Le don suggéré est 7 € / adulte et 3.50 € / enfant. Beau chemin de Carême à tous !
L’environnement : un sujet actuel !
Père Jean-Marie VERON