Assomption de la Vierge Marie Samedi 15 août 2015 à 15h00
L’Église de Jésus-Christ est bien aujourd’hui ce Peuple des baptisés-confirmés. Cette Église est bien vivante au cœur du monde, mais nous avons, avec l’aide de Notre-Dame, à devenir ensemble, le Peuple de Dieu rassemblé autour du corps et du sang du Christ qui « marche la route des hommes » Dans les premiers temps de l’Église, un certain Barnabé écrivit à Diognète une lettre dans laquelle il parle des chrétiens. Il dit ceci :
« Les chrétiens ne se distinguent des autres hommes ni par le pays, ni par le langage, ni par les coutumes. Car ils n’habitent pas des villes qui leur soient propres, ils n’emploient pas de dialecte extraordinaire, leur genre de vie n’a rien de singulier. Leur doctrine n’a pas été découverte par l’imagination ou par la rêverie d’esprits inquiets ; ils ne se font pas comme tant d’autres les champions d’une doctrine d’origine humaine ».
Par ce très vieux texte, décrivant la manière dont se situaient les premiers chrétiens, nous étions déjà présentés comme des hommes et des femmes semblables aux autres, dispersés au milieu des hommes. « On les voit vivre dans le monde » ajoutait ce texte. C’est bien de cela qu’il nous faut prendre conscience ce soir. Si, à la suite de Marie, nous voulons devenir des saints, la mission de chacun des membres de ce corps est bien d’être au cœur du monde, des témoins de la Parole de l’évangile. Je sais qu’il n’est pas facile aujourd’hui d’être des témoins authentiques. Il nous arrive d’être plus ou moins rejeté. J’entends souvent des jeunes me dire leurs difficultés pour affirmer leur foi, pour oser dire qu’ils sont chrétiens, qu’ils se préparent à recevoir le sacrement de la confirmation, qu’ils pensent à devenir prêtre, religieux, religieuse, consacré. Alors plus que jamais il nous faut être en grande communion les uns avec les autres pour nous conforter dans ce témoignage. Ne croyons pas que c’était plus facile pour les premiers chrétiens. Dans cette même lettre à Diognète, Barnabé écrivait encore :
« Ces chrétiens aiment tout le monde et tout le monde les persécute. On ne les connaît pas mais on les condamne. On les tue et c’est ainsi qu’ils trouvent la vie. Ils sont pauvres et font beaucoup de riches. On les méprise et dans ce mépris, ils trouvent leur gloire. On les insulte et ils bénissent… En un mot, ce que l’âme est dans le corps, les chrétiens le sont dans le monde ».
Quel témoignage ! Et c’est bien cela qu’il nous faut être aujourd’hui parce que nous sommes le Peuple de Dieu, le Corps du Christ, son Église vivante au cacheur du monde. Très vite les premiers chrétiens ont compris qu’il leur fallait se rassembler, au moins une fois par semaine. Très vite s’est imposée à eux la nécessité vitale de se retrouver « le premier jour de la semaine » car c’est ce jour-là que le Christ est ressuscité et qu’il s’est manifesté à ses disciples. Ils savaient que c’était bien dans la mort et la résurrection du Christ qu’ils avaient été baptisés. Il leur était donc nécessaire de se rassembler « le jour du Seigneur », de se ressourcer en sa Parole, de se souvenir de ce qu’il avait fait pour eux, du salut qu’il leur avait offert. Mais ces rassemblements de chaque dimanche, à l’appel et autour du Christ-Ressuscité, ont comme but premier de se partager le corps et le sang du Christ, de recevoir le don de sa vie. Sa vie, il nous l’avait offerte quand la veille de sa mort, le soir du Jeudi saint, il avait pris le pain et dit « ceci est mon corps », quand il avait dit sur le vin « ceci est mon sang », et quand il avait demandé de faire cela en sa mémoire. Saint Justin écrivait au second siècle « Depuis le jour où le Christ a dit : faites cela en mémoire de moi, nous n’avons jamais cessé d’en renouveler la mémoire entre nous ». Comment pourrions prétendre vivre du Christ, vivre de son Évangile, devenir des saints à notre tour sans venir recevoir son Corps, sans venir prendre part chaque dimanche à ce festin eucharistique ? Qu’il est douloureux pour des pasteurs et pour beaucoup de fidèles du Christ de voir un si grand nombre de baptisés ne pas venir s’asseoir chaque dimanche à la table du repas eucharistique ! Comment se fait-il que nous n’ayons pas tous saisi l’importance de l’Eucharistie dans nos vies ? En ce grand jour de fête de l’Assomption demandons à la Vierge Marie de permettre à chacun de réfléchir et de faire toute la lumière nécessaire dans sa vie chrétienne. Qu’elle aide chacun à comprendre la place et l’importance des rassemblements du dimanche pour les baptisés, la place de l’Eucharistie dominicale dans la vie des baptisés. Qu’elle fasse progresser en chacun l’amour de son Fils, le Sauveur, qui nous a donné sa vie !
En peuple rassemblé, puisons sans crainte à la source de l’eau vive, elle nous conduira à la sainteté.