Le temps du Carême revêt pour les catholiques une intensité particulière. L’urgence de la conversion nous est rappelée. Le Carême va commencer mercredi 1er mars. Jusqu’à Pâques, le 16 avril, nous sommes invités à vivre ces 40 jours en lien avec notre communauté paroissiale.
Le Carême dans l’Eglise catholique
Simplification pour quadragesima (dies) : le « quarantième » (jour) avant Pâques. Le Carême est le temps de préparation à la célébration annuelle du mystère pascal : il est marqué par la pénitence et par l’appel à la conversion. Il dure quarante jours : Moïse et Elie s’étaient préparés quarante jours à rencontrer Yahvé (Ex 24, 18 ; 1 R, 19, 8) ; Jésus lui-même a lutté quarante jours avec Satan (Mt 4, 2). On ne fait pas pénitence le dimanche, célébration hebdomadaire de la Résurrection, même en Carême ; c’est pourquoi, pour combler le déficit de ces dimanches, on a anticipé le début du jeûne quadragésimal au mercredi des Cendres, mercredi qui précède le premier dimanche de Carême.
Le mercredi des Cendres et le Vendredi saint sont jours de jeûne ecclésiastique : les fidèles adultes et valides y sont tenus. Le reste du temps, chacun offre à Dieu, avec l’inspiration de l’Esprit Saint, les privations qu’il s’impose.
Les ornements du Carême sont violets, sauf au dimanche Laetare (4e) où ils peuvent être rosés. On renonce à la décoration florale de l’autel et de l’église ; on se prive aussi d’accompagnement instrumental pour les chants. Outre ces pratiques traditionnelles de pénitence liturgique, ou en leur place, d’autres signes peuvent être proposés pour l’appel à la conversion
Comment vivre le carême ?
Durant le temps du carême, nous sommes appelés à suivre le Christ qui passa quarante jours dans le désert, poussé par l’Esprit Saint.
Au désert, le Christ va mener un combat spirituel dont il sortira victorieux. A sa suite, il ne s’agit pas de faire des efforts par nos propres forces humaines mais de laisser le Christ nous habiter pour faire sa volonté et nous laisser guider par l’Esprit.
Le carême est lié au jeûne même si les chrétiens d’occident ont perdu le sens du jeûne qu’ils rattachent au passé. Le comportement alimentaire de l’homme ne dépend pas seulement des besoins physiologiques mais appartient au registre de l’affection et du désir.
Le jeûne nous permet de mieux connaître ce qui nous habite. Quels sont nos désirs les plus profonds ? Pour les chrétiens de l’Eglise primitive, c’était précisément la pratique du partage qui faisait la différence avec les païens. Ils avaient conscience que la charité envers les pauvres permet d’accéder à une révélation sur Dieu. La vie terrestre était perçue comme un don de Dieu pour accéder à la communion.
Durant le temps du carême, nous sommes invités à nous donner des moyens concrets, dans la prière, la vie sacramentelle, la pénitence et l’aumône pour nous aider à discerner sur les priorités de notre vie. Le temps du carême est un temps autre qui incite à une mise à l’écart pour faire silence et être ainsi réceptif à la Parole de Dieu.
Le jeûne sera œuvre de pénitence, pratique de la solidarité mais il nous permet également de percevoir notre véritable faim. Au delà de la nourriture, nous avons besoin de la Parole de Dieu.
Pour vivre le sacrement de la réconciliation
Chaque année, au cours du Carême, retentit plus particulièrement l’appel pressant « laissez-vous réconcilier avec Dieu ! ». Le sacrement de la pénitence et de la réconciliation est le grand moyen qui nous est offert pour revenir au Père et expérimenter sa grande tendresse et sa miséricorde.
Rencontrer un prêtre dans le cadre d’une célébration communautaire
Cette proposition permet de vivre la démarche personnelle du sacrement de la Réconciliation dans un cadre particulièrement soigné et à l’écoute de la Parole de Dieu.
La démarche personnelle est toujours en même temps une démarche qui concerne toute l’Eglise ; c’est ce que manifeste davantage une célébration communautaire. Le sacrement du pardon y est proposé au cours d’une liturgie qui donne à vivre une dimension à la fois fraternelle, intergénérationnelle et aussi missionnaire.
Quel que soit son parcours, chaque personne est accueillie avec bienveillance.