Change nos cœurs, apprends-nous à aimer !
Un stage d’entraînement.
En cette année 2018, le temps du Carême débute le 14 février. C’est un stage d’entraînement spirituel de 40 jours pendant lequel nous demandons au Christ de changer nos cœurs et de nous apprendre à aimer vraiment. Cette période est vécue aussi par les adultes qui recevront les sacrements de l’initiation chrétienne au cours de la Vigile pascale, comme une ultime et intense préparation.
A partir du mercredi des Cendres qui est jour de jeûne et de pénitence, les cinq dimanches de Carême qui suivent, sont exclus de la période de privation, ils sont cependant des étapes très importantes dans la montée vers Pâques avec le Christ. Et le dimanche des Rameaux et de la Passion est l’entrée dans la Semaine Sainte.
Comment vivre le Carême concrètement ?
Une réponse spontanée serait de dire qu’il s’agit de se priver de nourriture, spécialement en s’abstenant de viande le vendredi. C’est là une vision très étriquée qui dénature le Carême. Son enjeu étant de renoncer à tout ce qui n’est pas du Christ dans notre vie, alors forcément il y a bien davantage à vivre que de renoncer à tel ou tel plat. Le Carême se présente à nous comme un trépied pour la vie spirituelle : la prière, le jeûne, l’aumône. Il est un chemin à parcourir avec humilité, patience et endurance afin de vérifier la fidélité à la foi de son baptême. Il nous exerce au combat spirituel avec le Christ : prier avec Lui, jeûner avec Lui, partager avec nos frères avec Lui.
Prendre le temps la prière.
Dans une vie agitée, au cours des journées très remplies, prendre le temps, cela peut paraître un luxe, quelque chose d’ inaccessible ! Et pourtant, c’est plus simple qu’on ne le pense. Prier à l’image de Jésus qui savait prendre du temps, échappant à la foule pour la mieux retrouver après son dialogue avec le Père. En méditant la Parole dans le silence, en éteignant la télévision ou la radio, en évitant d’être trop dépendant des smartphones, prier c’est se mettre chaque jour quelques minutes devant le Seigneur pour se laisser saisir par Lui. C’est s’efforcer au silence et sortir de la superficialité de certains emplois du temps pour donner priorité à l’Essentiel.
Habiter le jeûne, c’est lui donner sens.
Jeûner va bien au-delà de se mettre en règle avec une loi de l’Église. Le jeûne nous aide à renoncer à toutes formes d’égoïsme et d’orgueil, il nous renvoie à notre fragilité devant Dieu, il nous ouvre à l’attention et au partage avec notre semblable. « Le jeûne qui me plaît, dit Le Seigneur, n’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ? … Si tu donnes à celui qui a faim ce que toi, tu désires, et si tu combles les désirs du malheureux, ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera lumière de midi. Le Seigneur sera toujours ton guide. En plein désert, il comblera tes désirs et te rendra vigueur. Tu seras comme un jardin bien irrigué, comme une source où les eaux ne manquent jamais. » (livre du prophète Isaïe 58, 7. 10-11). Jeûner, c’est aussi travailler sur la maîtrise de nos instincts de domination et de possession, en retrouvant profondément la liberté d’enfants de Dieu. Le jeûne peut encore s’appliquer à divers domaines : alcool, tabac, TV, ordi, jeux, autres divertissements, etc. Son but, c’est la conversion du cœur et la disposition à aimer vraiment à la manière du Christ.
Pourquoi le Carême est-il si peu connu du grand public ?
N’est-ce pas en raison de la frilosité des chrétiens à vivre le Carême dans sa dimension collective ou communautaire ? Pourtant, à travers les célébrations, la liturgie du Carême dessine un cheminement spirituel pour les communautés paroissiales et religieuses. Notre paroisse propose aussi une soirée « bol de riz » le vendredi 9 mars à 19h30 à Landivy avec la participation de jeunes collégiens, et puis des rencontres de réflexion et partage sur le Credo (Symbole des Apôtres). Une autre démarche paroissiale qui va s’engager, c’est une attention particulière aux jeunes migrants d’Afrique noire qui sont à Pontmain. Ce Carême 2018 est une grâce pour tous !
Père Jean-Marie VERON